C’est bientôt l’anniversaire d’Henry et le petit se demande encore ce qu’il a fait pour que sa tante le déteste. Regina elle-même ne sait pas répondre à cette question. Zelena la déteste depuis aussi longtemps qu’elle s’en souvienne. La brune ne jurait que par sa grande sœur mais cette dernière était dégoûtée à chaque fois qu’elle posait les yeux sur la petite. C’était à n’y rien comprendre. Alors quand son fils lui demandait, les larmes aux yeux, pourquoi Tatie Zelena ne voulait jamais le voir, elle se contentait de le prendre dans ses bras pour le réconforter. Elle ne pouvait pas lui mentir et lui raconter des excuses, mais elle ne se sentait pas non plus de lui dire la vérité, c’est-à-dire que sa tante le détestait, la détestait elle, et qu’elle ne savait pas pourquoi.

Mais elle en avait plus qu’assez de voir son fils pleurer. Elle allait confronter sa sœur. Qu’elle la déteste elle, soit, passe encore. La brune avait surement fait quelque chose pour l’énerver, et même si tout cela avait pris des proportions énormes, Regina pouvait faire avec. Mais que Zelena fasse subir tout cela à Henry … C’était assez. Le petit n’avait rien fait, absolument rien. Diable, il n’avait même pas dix ans ! Qu’avait-il bien pu faire, à son jeune âge, pour qu’une personne adulte agisse ainsi à son égard ? Lui qui était adoré de tous … Regina ne comprendrait jamais, ou du moins pas sans aide. C’est pour cela qu’elle s’était rendue à l’école, sur le lieu de travail de Zelena, pour la confronter à ce sujet.

Étant maire de la ville, elle n’eut aucun mal à rentrer dans l’école. Elle se servit de sa réputation pour entrer sans avoir à répondre à une seule question. Elle se contenta de rentrer et de traverser les couloirs d’une marche rapide jusqu’au bureau de la directrice. Elle toque à la porte et rentre sans plus de cérémonie, ravie de voir qu’il n’y a personne d’autre dans le bureau que sa sœur. « Bonjour Zelena … J’aurais besoin de te parler de quelque chose. A propos d’Henry. »

Elle ne lui laisse pas le temps de l’interrompre avant de continuer. « Il voudrait t’inviter à son anniversaire. On fait un repas en famille. Mon père sera là, et même notre mère vient. J’aimerais que tu viennes aussi. Il aimerait que tu viennes. » Cela fait bien longtemps que Regina a fait le deuil de sa sœur. Elles ont beau avoir vécu sous le même toit toute leur enfance, elles n’ont rien en commun, à tel point que l’on pourrait les prendre pour deux inconnus. Elles ne s’échangent même pas un bonjour quand elles se croisent dans la rue. Les seuls moments où on les voit ensembles sont les repas de famille auxquels Cora les convient, et elles n’ont pas vraiment le choix de venir ou non si elles tiennent à leur vie.

Parfois, Regina se demande si Zelena n’ai pas jalouse qu’elle ait une famille. Après tout, là où la rousse est seule, Regina a un fils et a eu pendant plusieurs années un fiancé. Puis la brune se rappelle que cette haine à commencer il y a bien longtemps, elle pense parfois même qu’elle date d’avant sa naissance, et le mystère reste complet.   

   Regina ne s'était pas privée de lever les yeux au ciel en entendant sa sœur lui parler de politesse. Elle avait bon dos la politesse … Surtout venant d'une personne aussi cynique qu'elle. La politesse serait de se montrer sympathique avec les membres de sa famille, non ? Ou au moins de leur dire pourquoi être gentil n'était pas possible. Il semblait pour la mère que sa sœur la détestait avant même qu'elle vienne au monde. Cela ne pouvait pas être quelque chose qu'elle avait fait. Peut-être que Cora avait dit ou fait quelque chose, elle. Connaissant leur mère, Regina ne serait pas surprise. Mais dans ce cas là, la politesse serait d'en vouloir à Cora et de pardonner à Regina. De toute manière, Zelena avait le don de donner des leçons là où elle même était loin, très loin d'être parfaite. Avec elle, c'était bien souvent faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.

Comme prévu, la directrice n'en avait rien à faire du bien être d'Henry. Ou de qui que ce soit d'ailleurs. Zelena ne se souciait que d'elle même. Comment elle en était arrivée à diriger l'école restait un mystère pour toute personne qui la connaissait de près ou de loin. Non, la rousse était égoïste, et Regina continuait à croire qu'elle pourrait changer un jour. Une fois n'était pas coutume, elle avait eu tort. Jamais Zelena ne se soucierait de quelqu'un d'autre que de sa petite personne. En temps normal tout cela aurait énervé la maire, sa sœur avait la capacité de la rendre furieuse en quelques secondes, en quelques mots seulement. Mais aujourd'hui elle n'était pas venu pour elle, elle était venu pour son fils, et de savoir que son petit prince était détesté par sa tante qui ne s'était jamais donné le temps de le connaître, tout cela pour une raison qu'elle ignorait … En temps normal, elle aurait été furieuse, mais ce jour là elle était tout simplement triste. Triste de savoir qu'encore une fois, Zelena gagnait la bataille, et qu'elle ne viendrait pas à l'anniversaire d'Henry cette année non plus. Regina faisait tout pour qu'Henry sache qu'il était entourée d'une famille aimante, mais c'était de plus en pus difficile à lui faire gober ce mensonge : entre Cora qui n'en avait rien à faire de son petit fils et Zelena qui détestait son neveux plus que tout ou presque, Henry allait bientôt se rendre compte qu'à part son grand père et sa mère, il n'avait personne.

Regina déglutit, tentant tant bien que mal de garder son sang froid alors que Zelena se levait pour lui montrer la porte d'un geste de la main. La maire, elle, ne bougea pas un seul muscle. Oh non. Elle en avait plus qu'assez de s'écraser devant tous les caprices de sa sœur. « Tu pourrais venir tout simplement parce qu'il fait partit de ta famille. Tu me déteste, soit. Je ne comprend pas pourquoi et ne saurait sûrement jamais. Mais Henry, lui, n'a rien à voir là dedans, et ne tente pas de me convaincre du contraire car ta haine envers moi remonte à bien avant son adoption. Tu n'as jamais pris la peine de le connaître. Même Mère fait l'effort de venir et je crois qu'elle me déteste plus que toi tu ne me hais. » C'était peut-être dur à entendre pour un étranger mais s'il y avait quelqu'un qui pouvait comprendre à quel point Cora était un être exécrable, c'était bien Zelena. Les deux filles avaient toujours été traités comme des produits, des projets en construction, et jamais comme des êtres humains. Elles avaient toute les deux un destin bien tracé dans l'esprit de leur mère et si Zelena semblait y avoir échappé dans une certaine mesure, Regina elle n'avait jamais eu l'audace, le courage même, de dire non à Cora.

Elle resta silencieuse un moment, reprenant son souffle.

« Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu me voues une telle haine ? »

C'était sortit tout seul. C'était la question à laquelle Regina n'avait jamais eu de réponse. Du plus loin qu'elle se souvienne, Zelena l'avait toujours détestée et jamais la maire n'avait pu savoir pourquoi. Qu'est-ce qu'un bébé, qu'est-ce qu'un enfant, pouvait faire pour mériter que sa sœur la méprise autant ?